vendredi 29 avril 2011

Personnage - Don Juan

Don Juan Tenorio, fils d'Alonso Tenorio selon Molière. Personnage hédoniste, libertin, athée, amoral et sans loi, il est généralement représenté comme cynique défiant l'ordre social et religieux. L'une de ses caractéristiques principales est d'être un grand séducteur, d'où l'expression tirée de son nom, "être un Don Juan".

Description de l'évolution du mythe : Le Mythe de Don Juan par Nadine Soret.
Brève comparaison des différents mythes ici (PDF) et (Encyclopédie de l'Agora).



El Burlador de Sevilla y el Convidado de Piedra (1630), pièce de Tirso de Molina alias Gabriel Téllez (1583-1648).

L'histoire comptée par Tirso de Molina est celle d'un séducteur amoral qui séduit la fille d'un Commandeur avant de tuer celui-ci. Ce mort revient par le biais d'une statue et l'emmène avec lui en Enfer.


Cette pièce est d'abord reprise par la commedia dell'arte italienne, puis par de très nombreux auteurs ensuite.

Dom Juan ou le Festin de pierre (1665), pièce de Molière

Résumé : Dom Juan, accompagné de son valet Saganarelle, vole de conquête en conquête, ce qui le mène, après avoir enlevée du couvent Dona Elvire et l'avoir épousée, à poursuivre une jolie fiancée dans la ville dont il a tué le Commandeur. Poursuivit par la famille de ce dernier qui tient à le venger, il sauve la vie de l'un d'entre eux et en est épargné. Il se rend ensuite au tombeau du Commandeur et, par bravade, l'invite à déjeuner. La statue du Commandeur indique alors, d'un hochement de tête, qu'elle accepte son offre. A l'occasion du dîner en question, le Commandeur tend la main à Dom Juan et le précipite en Enfer. 

Bref commentaire : Dom Juan est ici représenté comme "un grand seigneur méchant homme", courageux et intelligent, n'hésitant pas à défendre seul contre trois un autre aristocrate lorsqu'il voit qu'il se fait attaquer, ni a donner son vrai nom aux personnes qui le cherchent pour le tuer. Cependant, c'est également un séducteur qui n'hésite pas à mentir pour obtenir ce qu'il veut des femmes ("un épouseur à toutes mains"), un athée qui croit seulement que "deux et deux font quatre", voire un blasphémateur qui pousse un mendiant très croyant à jurer en échange d'argent. Pas un instant il ne renie sa ligne de conduite, même lorsqu'il la teinte d'hypocrisie, et malgré l'apparition surnaturelle de la statue de l'homme qu'il a assassiné et l'évidence que cela va le mener en Enfer.   

Résumé plus détaille sur le blog de Florent Giornado.

Don Giovanni, ou Don Juan, Opéra de Mozart.
Je n'ai pas vu cet Opéra, mais j'ai écouté ses morceaux, qui sont vraiment saisissants.


Don Juan Tenorio (1844) de José Zorrilla (1817-1893)

Résumé : Cette pièce-ci est un drame romantique espagnol. Elle commence sur un pari entre Don Juan et Don Luis, dont le but est de tuer le plus d'hommes en bataille et de conquérir le plus de femmes possibles. Ceux-ci se retrouvent et comparent leurs méfaits en présence du Commandeur, père de Dona Inès, qui est promise à Don Juan : le Commandeur rompt alors les fiançailles. Arrêtés par le justice, les deux hommes s'enfuient, et Don Juan se débrouille pour enlever Inès du couvent où elle est enfermée. Don Gonzalo, le Commandeur, vient lui reprendre sa fille, malgré le fait que Don Juan déclare l'aimer sincèrement. Don Juan tue alors Don Gonzalo et Don Luis avant de fuir en Italie. Cinq ans plus tards, il revient et pleure sur le tombeau d'Inès, morte d'amour à son départ. Le fantôme de cette dernière apparaît alors et le prie de se repentir. Après un long moment de doute qui le précipite quasiment en Enfer, Don Juan se repend et rejoint Dona Inès au Paradis.

Bref commentaire : j'ai été un peu perturbée par le fait que Don Juan tombe amoureux... et par la scène vraiment très romantique du final. Je n'aime pas beaucoup la littérature romantique. Ca me fait rire, certes, mais jaune.

Fiche de résumé et d'analyse ici (en espagnol).

Don Juan aux Enfers, poème de Beaudelaire (Les Fleurs du mal, XV, 1857)

Quand Don Juan descendit vers l'onde souterraine
Et lorsqu'il eut donné son obole à Charon,
Un sombre mendiant, l'oeil fier comme Antisthène,
D'un bras vengeur et fort saisit chaque aviron.

Montrant leurs seins pendants et leurs robes ouvertes,
Des femmes se tordaient sous le noir firmament,
Et, comme un grand troupeau de victimes offertes,
Derrière lui traînaient un long mugissement.

Sganarelle en riant lui réclamait ses gages,
Tandis que Don Luis avec un doigt tremblant
Montrait à tous les morts errant sur les rivages
Le fils audacieux qui railla son front blanc. 

Frissonnant sous son deuil, la chaste et maigre Elvire,
Près de l'époux perfide et qui fut son amant,
Semblait lui réclamer un suprême sourire
Où brillât la douceur de son premier serment. 

Tout droit dans son armure, un grand homme de pierre
Se tenait à la barre et coupait le flot noir ;
Mais le calme héros, courbé sur sa rapière,
Regardait le sillage et ne daignait rien voir.


Dom Juan ou le Festin de pierre, téléfilm (1965) de Marcel Bluwal. 

Ce téléfilm en noir et blanc où Michel Piccoli incarne le personnage de Don Juan est tourné dans un décors dépouillé sur les musiques de Don Giovanni de Mozart. Il est basé sur la pièce de Molière et y ajoute des effets spéciaux assez... eh bien, spéciaux.

Lire le PDF d'information ici.


Autres commentaires : Site de Christian Matis.

Des éditions viendront certainement s'ajouter plus tard.

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