jeudi 16 juin 2011

A bout de souffle, film de Jean-Luc Godart, 1960

 
Genre : emblème de la "Nouvelle Vague"
Auteur : François Truffaut
Réalisateur : Jean-Luc Godart
Producteur : Georges de Beauregard


Michel Poiccard, jeune voleur de voiture charmeur mais égoïste, tue un policier qui l'arrête sur la N7 alors qu'il se rend à Paris pour se faire rembourser une dette. 

Michel Poiccard (Jean-Paul Belmondo)
Il retrouve à Paris une jeune New-Yorkaise qu'il connaît à peine mais dont il est tombé amoureux, Patricia. Il tente de la convaincre de coucher à nouveau avec lui jusqu'à ce que, finalement, elle accepte. Par ailleurs, elle révèle qu'elle est enceinte, probablement de lui. 

Patricia Franchini (Jean Seberg)
Pendant ce temps la police, ayant découvert qu'il est le meurtrier de la N7, le fait rechercher activement par les journaux, ce qui rend ses déplacements pour récupérer son argent difficile. Finalement, Patricia, qui craint de tomber amoureuse de lui, le dénonce à la police pour qu'il s'enfuit. Michel, "fatigué", refuse cependant de le faire ; il se fait tirer dessus par la police et meurt. 

Anecdotes
  • Jean-Luc Godart apparaît dans le film comme l'acheteur de journal qui dénonce Michel.
  • Raymond Cauchetier, photographe du plateau, décrit ainsi son travail avec Godart : « avec lui, tout était improvisé ou presque. On tournait dans les rues, dans les chambres d’hôtels, avec juste quelques lampes éclairant le plafond, sans prise de son directe. Godard écrivait ses dialogues sur une table de bistrot, soufflait leur texte aux comédiens pendant les prises, et arrêtait le tournage quand il n’avait plus d’idées. Le délire complet pour les tenants du cinéma classique ! Mais la Nouvelle Vague était en train de naître !" (Interview BiFi)
  • En 1983, ce film a fait l'objet d'un remake par Jim McBride, Breathless, avec Richard Gere et Valérie Kaprisky.

Commentaire

Je suis assez d'accord avec ce commentaire de Ankur Sharma. Pour moi, si ce film est indéniablement original, voire révolutionnaire dans sa manière de penser le cinéma, ce n'est pas un film que je regarderai pour le plaisir. Un peu comme la libération de l'art par l'abstrait, il est selon moi une étape dans l'étude des limites cinématographiques, une sorte de "mal nécessaire", si j'ose dire. Cependant, je n'ai jamais été adepte de l'art conceptuel (bien que je considère son existence comme une très bonne chose), alors surtout ne prenez pas en compte mon opinion pour décider de voir (ou revoir) ou pas ce film.

Son histoire me rappelle un peu celle du Quai des brumes par Marcel Carné (1938, célèbre pour son "t'as de beaux yeux tu sais" de Gabin), mais d'un autre côté, des histoires de personnages aux attitudes contestables qui se font tuer à la fin, ça se trouve à la pelle. Et puis, Gabin était plutôt sympathique, comme déserteur, alors qu'ici Belmondo incarne un homme dans ce qu'il a de plus macho, "lourd" dans sa technique de persuasion sexuelle, et en fin de compte pas le genre de personne dont on regrette la mort. En fait, on en serait plutôt soulagé : elle indique que le film est fini. 

Quelques très belles phrases, tout de même, notamment le "grand but" de l'écrivain interviewé : "devenir immortel, et mourir."


Trailer de "Breathless", le remake par McBride. Je n'ai pas encore vu ce film, mais quelque chose me dit qu'il n'a pas conservé grand chose de l'atmosphère expérimentale de Godart, et qu'il n'est donc, bien que regardable, pas vraiment intéressant. Nous en reparlerons quand je l'aurai vu !

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