lundi 20 février 2012

Citation de John Green et discussion sur le sexe et l'amour

NO. No no no. I don’t want to screw you. I just love you. When did who you want to screw become the whole game? Since when is the person you want to screw the only person you get to love? It’s so stupid, Tiny! I mean, Jesus, who even gives a fuck about sex?! People act like it’s the most important thing humans do, but come on. How can our sentient fucking lives revolve around something slugs can do. I mean, who you want to screw and whether you screw them? Those are important questions, I guess. But they’re not that important. You know what’s important? Who would you die for? Who do you wake up at five forty-five in the morning for even though you don’t even know why he needs you? Whose drunken nose would you pick?!
              John Green, Will Grayson, Will Grayson 

J'ai eu une conversation avec des amis hier sur ce thème. Je les aime beaucoup, mais ils sont convaincus que je ne crois pas au sexe ni à "l'amour vrai" parce que je suis célibataire, comme si on ne pouvait pas apprécier ce que c'est si on n'est pas en couple. S'ils savaient ce qu'ils me disent l'un de l'autre chacun de leur côté, peut-être seraient-ils moins véhéments... car à ce niveau là, cela ne relève plus des petits tracas quotidiens !

Je leur ai dit que j'aimais ma meilleure amie, et c'est vraie ; mais ça ne signifie pas que j'ai particulièrement envie de coucher avec elle. Cela veut juste dire qu'elle est spéciale pour moi, et qu'elle le sera toujours, que s'il faut mourir pour quelqu'un, je jouerai le dresseur pokémon and I chose you, et qu'elle est la seule pour qui je me lèverai à deux heures du matin après trois jours de nuits blanches pour venir la chercher à cloche pieds au milieu du gratin.

Le sexe est un fruit de l'instinct. Un mélange d'hormones qui pousse le corps à agir et de désir de reproduction. Ce n'est pas désagréable, mais ce n'est pas particulièrement humain -beaucoup d'animaux le animaux le font. D'ailleurs, ce n'est généralement pas un gage d'amour, ça peut être très douloureux, violent, et trop dangereux pour vraiment viser au plaisir. 

J'ai trois bref exemples. Le phallus du lion n'est pas particulièrement apte à faire jouir sa partenaire, donc elle souffre durant l'accouplement. J'ai vu moi-même une bande de canard en aider un autre à violer une cane ; il lui avait saisit le coup assez violemment pour en tirer du sang. Être surpris en de tels moments ne pardonne pas ; je pense par exemple à un certain type d'escargot assez mal fichus selon moi, qui doit grimper aux arbres pour s'accoupler car leur organes génitaux font une dizaine de mètres de long ; les escargots ne sont pas réputés pour leur vitesse, mais les oiseaux si, et ils les aiment sans aïoli.

Je ne nie pas que certains animaux sexués aiment ça ; il suffit d'avoir vécut avec un animal de compagnie pour savoir que la masturbation, ça les connaît (et je ne parle même pas des humains, c'est presque maladif à ce niveau là), ma chienne, par exemple, se servait d'une couverture. Mais pour moi, tout cela est trop naturel, trop instinctif pour être vraiment de l'amour. 

L'amour est une notion, un concept ; le romantisme a été inventé en grande partie par les femmes, en Europe en tous cas, par le biais du fin'amor où l'homme devait se considérer comme le vassal de sa maîtresse (qu'ils entretiennent une relation charnelle ou pas, sachant qu'ils n'étaient pas censés le faire). C'était un lieu où les sentiments et les affections pouvaient vraiment s'exprimer, primant sur le mariage, qui n'était encore qu'une relation marchande. 

Je ne nie pas le sentiment d'amour (même si pour moi il est très nettement lié aux hormones et autres drogues chimiques relâchées par le corps en vu d'un enfantement), mais je crois que l'amour "humain" est l'amour qui vient de l'esprit, d'un choix de la personne que l'on aime, et non du désir ou de l'instinct. Il ne peut qu'être influencé par le corps, bien entendu, mais je pense qu'on peut s'en méfier moins qu'un amour charnel.

Je comprends les couples qui "croient" à l'amour, après tout il en faut, qui sinon serait assez fou pour s'occuper de marmots ? Mais je ne pensent pas que cela soit la seule façon de vivre, et je me positionne alors comme une grande partie de penseurs (bien que je ne sois évidemment pas digne de rejoindre leurs rangs) : il y a plus aux hommes et à l'amour lui-même que le désir d'une relation charnelle. 

Cela dit, les penseurs se fient plus à leur esprit qu'à leurs hormones, donc il semble logique qu'ils réagissent ainsi, n'est-ce pas?


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